• Dans la mythologie grecque, Héphaïstos ou Héphaistos (en grec ancien Ἥφαιστος / Hếphaistos) est le dieu du feu, des forges et des volcans. Selon les sources, il est le fils d'Héra et de Zeus, ou d'Héra seule. Il est habituellement représenté sous les traits d'un forgeron boiteux, mais il est d'abord un inventeur divin et un créateur d'objets magiques. Dès Homère, son nom est utilisé par métonymie pour désigner le feu.

    Il est assimilé par les Romains sous le nom de « Vulcain » (parfois appelé « Mulciber »).

     


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  • Héphaïstos est unanimement présenté comme le fils d'Héra, mais il n'est pas clair qu'il ait eu un père. Homère en fait le fils de Zeus et Cinéthon celui de Talos, un Géant de bronze, mais dans la version majoritaire, Héra, jalouse du fait que Zeus ait engendré seul Athéna, et pour lui montrer qu'elle pouvait se passer de lui, engendre seule Héphaïstos.

    Lorsqu'elle lui donne le jour, elle le trouve si laid qu'elle le jette en bas de l'Olympe, et c'est de cette chute que daterait sa claudication. Il tombe alors dans la mer et est recueilli par Thétis et Eurynomé, qui l'élèvent pendant neuf ans, à l'insu de tous, dans une grotte de l'île de Lemnos, où il fait son apprentissage d'artisan en façonnant des bijoux.

    Le retour d'Héphaïstos dans l'Olympe, accompagné de Dionysos et de son thiase, péliké du Peintre de Cléophon, 440-430 av. J.-C., Staatliche Antikensammlungen (Inv. 2361)

    Pour se venger de sa mère, Héphaïstos fabrique un trône d'or aux bras articulés, qui emprisonne quiconque s'y assoit, et l'envoie dans l'Olympe en guise de présent. Héra s'y installe imprudemment et se trouve immobilisée, sans que nul ne sache comment la délivrer. Les dieux confient d'abord à Arès le soin d'aller chercher Héphaïstos, en vain. Enivré par Dionysos, Héphaïstos se laisse fléchir et revient dans l'Olympe délivrer sa mère. Zeus, soulagé, propose au dieu forgeron d'exaucer l'un de ses vœux : sur le conseil de Poséidon, Héphaïstos demande la main d'Athéna – requête à laquelle, visiblement, il n'est pas donné suite ; de son côté, Dionysos, auréolé de sa réussite, obtient d'entrer dans l'assemblée des dieux.

    Une autre légende se rattache à l'infirmité du dieu : Héphaïstos prend le parti de sa mère lors d'une querelle entre Zeus et celle-ci ; il reproche à son père de l'avoir laissée suspendue dans les airs, une chaîne d'or au poignet et une enclume à chaque cheville. Furieux, Zeus saisit Héphaïstos par un pied et le précipite du haut de l'Olympe. La chute du dieu dure une journée entière ; il atterrit sur l'île de Lemnos, dont les habitants, les Sintiens, le recueillent et le soignent. Le récit semble contradictoire avec celui où Héra se débarrasse d'Héphaïstos de la même façon, mais il pourrait s'agir de deux incidents séparés.

    Les épithètes traditionnellement attachées à Héphaïstos sont « aux pieds courbes », « boiteux » et « les pieds tournés vers l'arrière ». Homère décrit ainsi son allure et sa démarche :

    « À ces mots, le Bancal monstrueux et poussif quitta

    Le pied de son enclume en agitant ses jambes grêles. (…)
    Puis avec une éponge il se lava le front, les bras,
    Le cou puissant et, pour finir, la poitrine velue.
    Il enfila sa blouse, prit son bâton et sortit
    En claudiquant. Le maître s'appuyait sur deux servantes (…)
    Leur maître, entouré de leurs soins, parvint péniblement (…)

    Auprès de Thétis »

    Cette infirmité suscite la curiosité dès l'Antiquité. Certains mythographes pensent qu'il se rattache, à l'origine, aux démons chthoniens à l'apparence traditionnellement monstrueuse. Pour d'autres, son infirmité trouve sa source en Égypte, où le dieu Ptah-Patèque est représenté comme un nain difforme. À l'époque moderne, les commentateurs ont évoqué la possibilité d'une personnalisation de déformations typiques des forgerons et toreutes grecs, dues à leur exposition chronique aux métaux lourds (plomb, arsenic, mercure) contenus dans les matériaux qu'ils travaillent. Ainsi, l'intoxication à l'arsenic (élément présent sous forme d'impureté dans le cuivre) donne classiquement lieu à une atteinte nerveuse avec faiblesse musculaire, voire paralysie des muscles inférieurs.


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  • D'après l’Iliade, Héphaïstos est marié à l'une des Charites (ou Grâces), qui porte simplement le nom de Charis (littéralement « Grâce »). Il en va de même dans la Théogonie (v. 907), mais Hésiode cite explicitement le nom d'Aglaé, la plus jeune des Charites. Cependant la tradition la plus populaire en fait le mari d'Aphrodite, cette version étant d'ailleurs déjà attestée dans un épisode fameux de l’Odyssée (chant VIII), où il tend un piège à sa femme qui le trompe avec Arès, et devient la risée des dieux. Dans les deux cas, le dieu épouse une incarnation de la beauté : il peut s'agir d'un simple contraste comique entre la belle et le boiteux, ou d'une réflexion plus profonde sur le rapport étroit entre l'artisan/artiste et la beauté.

    Contrairement à d'autres dieux, Héphaïstos n'est guère renommé pour ses aventures extraconjugales. On sait cependant qu'après avoir été abandonné par Aphrodite, il poursuit de ses avances Athéna : son sperme se répand sur la cuisse de la déesse qui l'essuie avec de la laine (ἔριον / érion) qu'elle jette à terre (χθών / khthốn) ; la terre ainsi fécondée donne naissance à Érichthonios, qu'Athéna recueille et élève. De ce fait, on trouve parfois l'expression « enfants d'Héphaïstos » pour désigner les Athéniens.

    Sa descendance est peu nombreuse. On lui attribue notamment la paternité de :

    • la nymphe Cabiro, dont descendent les Cabires — une autre version fait d'Héphaïstos le père de ces derniers, qu'il a de Cabiro, et non leur grand-père ;
    • l'infirme Palémon, l'un des Argonautes ;
    • le brigand Périphétès (surnommé Corynétès), tué par Thésée sur la route d'Athènes.

    Hygin mentionne également Philammon, Cécrops, Cercyon (lui aussi tué par Thésée sur la route d'Athènes), Philottos et Spinter.


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  • Très habile dans son art, Héphaïstos façonne des armes remarquables, comme celles d'Achille, dont le bouclier offre une représentation parfaite du monde, celles de Memnon, la cuirasse de Diomède ou encore les cnémides d'Héraclès. Il fabrique aussi :


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  • Héphaïstos, d'un coup de hache, fait jaillir Athéna du crâne de Zeus, exaleiptron du Peintre C, v. 570-560 av. J.-C., musée du Louvre

    Héphaïstos prend part à la Gigantomachie et combat armé du feu dévorant : il tue ainsi Mimas en le recouvrant de fer en fusion. Il se range aux côtés des Achéens dans la guerre de Troie. Lorsqu'au début de l'Iliade Zeus et Héra se querellent parce que le roi des dieux a promis à Thétis d'avantager les Troyens, Héphaïstos détend l'atmosphère en remplaçant Ganymède dans son office d'échanson : voyant le dieu boiteux prendre la place du gracieux jeune homme, les dieux éclatent tous d'un rire inextinguible. Il intervient rarement dans la bataille, si ce n'est pour secourir Idéos, l'un des fils de son prêtre Darès, menacé par Diomède. Par la suite, à la demande de Thétis, il sauve Achille des eaux du Scamandre en assèchant par ses flammes le dieu-fleuve.

    Il est associé dans certaines versions du mythe à la naissance d'Athéna : d'un coup de sa hache de bronze, il fait jaillir la déesse toute armée du crâne de Zeus.

    Certains auteurs font également d'Héphaïstos le gardien du feu, que Prométhée dérobe pour le donner aux humains. À la demande de Zeus, Héphaïstos enchaîne le voleur au rocher de son supplice, où un aigle viendra tous les jours lui dévorer le foie. Dans cette scène représentée par Eschyle, le dieu, plein de pitié, regrette l'ordre donné par son père, et plaint le Titan pour les souffrances qu'il va endurer.

    Un mythe minoritaire veut qu'il dispute à Déméter la souveraineté de la Sicile ; de la nymphe Etna, qui habite le volcan du même nom, il a les Palikes, des démons des sources chaudes. Quoi qu'il en soit, il installe sa forge dans le volcan où il travaille, aidé par les Cyclopes. Il veille ainsi au châtiment de Typhon, que Zeus a foudroyé et qui gît, inerte, sous les racines de la montagne.



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