• Folklore allemand

    Ce qui a subsisté des elfes dans le folklore allemand, est leur nature espiègle et malfaisante. Ils étaient estimés capables de causer des maladies au bétail et aux gens. Ils apportent également de mauvais rêves aux dormeurs. Le mot allemand pour cauchemar, Albtraumou Alptraum, signifie littéralement « rêve d'elfe ». Sa forme archaïque Albdruck signifie « pression d'elfe » ; la croyance populaire attribuait les cauchemars à un elfe assis sur la tête du dormeur. Cet aspect de la croyance elfique germanique correspond en grande partie à la croyance scandinave du mara. Elle est également semblable aux légendes concernant les incubeset les succubes, que l'on peut relier aux phénomènes d'apnée du sommeil.

    Un roi elfe apparaît de temps en temps au Danemark et en Suède. Dans l'épopée allemande médiévale du Nibelungenlied, un personnage important est un nibelung(nain) nommé Alberich. Alberich se traduit littéralement comme « souverain elfe », autre contribution à la confusion entre elfe et nain, observée antérieurement dans l'Edda. Ce nom entra ensuite dans la littérature française, comme Obéronpar la chanson de geste médiévale Huon de Bordeaux.

    On trouve une postérité aux elfes du folklore germanique dans la tétralogie de l'anneau du nibelungdu compositeur allemand Richard Wagner. Ce dernier construit une mythologie personnelle qui s'inspire à la fois des Eddasscandinaves et du Nibelungenliedgermanique, avec reprise, notamment, du personnage d'Alberich.

    Conformément à l'Edda de Snorri Sturluson, les "Albes" de Wagner sont de deux natures:

    - Les "Lichtalben","Elfes de lumière", assimilés par Wagner aux asesde l'Edda et aux dieux du panthéon germanique ayant Wotanà leur tête, qui se qualifie lui-même de "Licht-Alberich"[10]

    - Les "Schwarzalben", "Elfes noirs", assimilés aux nains, peuple du Nibelheim, qui ont à leur tête Alberich, qualifié de "Schwarz-Alberich" par Wotan[11]

    Dramatiquement, l'opposition entre "Licht-Alberich" et "Schwarz-Alberich" est structurante pour l'œuvre entière[12]mais on aurait sans doute tort de n'y voir qu'une opposition simpliste entre bien et mal.

    En effet, la première atteinte contre la nature (boire à la source de la sagesse et blesser le Frêne du Monde afin d'y tailler une lance, symbole du pouvoir sur le monde[13]) est accomplie par Wotan, l'Elfe lumineux, bien avant qu'Alberich, l'Elfe noir, ne se rende coupable du vol de l'or du Rhinet de forger l'anneau, source apparente du drame qui est au centre de l'oeuvre.

    L'opposition des deux Elfes apparait alors plutôt comme les deux faces d'une même réalité, la commune soif de puissance.


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